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Le FORT de CONDE  à la  « Trace »

Qui aurait l’idée de venir visiter un ancien Fort déclassé et désaffecté depuis 1912 ?

Car c’est le cas du FORT  de  Condé construit entre 1876 et 1883 sur un glacis à la confluence des vallées de l’Aisne et de la Marne, qu’il domine.

Ce nom de Condé, évoque bien,dans un coin obscur de nos mémoires, celui du Prince de Condé, fusillé dans les fossés du fort de Vincennes sur ordre du 1^er Consul, Bonaparte. C’était après son enlèvement suite à l’attentat de la rue Saint-Nicaise le 24 décembre 1800, dans lequel il n’avait pas trempé.
Donc, circulez, ça n’a rien à voir.

Pourtant, des « passionnés » de la vie, irréductibles conducteurs de leurs « Véhicules d’Epoque » sont venus comprendre ce qu’un Fort de Condé avait vécu et était devenu : c’était un raid pacifique des « Belles Champenoises d’Epoque » venus de Reims et  de Champagne Ardenne.

Evidemment après le désastre de 1870 et le rapprochement des frontières à l’est de Paris, un 2^ème grand système de fortifications s’est imposé, après celui de Vauban.

Construit en même temps que ceux du Laonnois, le Fort de Condé est dû au général Séré de « Rivière » qui en a été la « source » en tant que Directeur du Génie.

         En 1885, 2 régiments du 67^ème d’infanterie, soient 500 hommes, y tiennent garnison.
Le Fort occupe 13 hectares ; il est en pierre de taille, enterré, entouré d’un fossé de 18 mètres dispose de 18 plates forme d’artillerie. L’armement de 1888 est composé de 4 canons de 155 long et de 4 de 155 courts, de 19 de 120, de 4 mortiers de 15 cm, et de plusieurs « canons révolver »  et « canons de 12 culasses », qui nous interpellent car de marque Hotchkiss.
 « On les attend avec tout ça! ».  Ils on dû bien rire de la suite.
L’évolution de l’armement rend ce dispositif caduque et le Fort est déclassé et désarmé en 1912 : décidément le génie de la guerre est à son paroxysme  d'efficacité en France.

Car, dès le 1^er septembre 1914, les Allemands l’occupent sans combats, et pour cause !
Des combats acharnés en septembre 1914 pour sa possession le laisse aux mains des Allemands, qui y installent un phare, qui balaie la vallée de l’Aisne, et des batteries d’artillerie. Très proche du Chemin des Dames, lors de l’offensive du 16 avril 1917, les Allemands, de peur d’être encerclés, quittent le Fort, tandis que les Généraux Pershing et Franchet d’Espérey viennent y observer les combats . Le 17 mai 1918, la contre offensive impériale permet le bombardement du Fort et sa reprise le 28 mai. C'est seulement en août que les Français se rapprochent et ainsi que le 7 août 1918 les Allemands le quittent définitivement  (non,  pour 22 ans seulement !) en enlevant leur artillerie.
Ruiné, le Fort est totalement abandonné en 1927.
Centre de désobusage en 1950, « il n’explose pas » et est finalement racheté en 1959 par la commune de Chivres Val, à celle de Condé sur Aisne pour servir de carrière en pierre de taille.  Les efforts de la Communauté de Communes permettent sa remise en valeur par une association créée en 1979 par le couple POTIER pour la sauvegarde et la mise en valeur des monuments de Picardie qui sont en danger.

Le Fort de Condé sur Aisne est maintenant un site d’art et d’histoire  http://www.evasion-aisne.com/fr
 qui se visite régulièrement et où une Biennale d’Art Contemporain  . permet à des Artistes renommés d’y exposer leurs dernières œuvres. Elle a pour nom : "TRACES".

                   MAINTENANT, SI VOUS AVEZ LU CE TEXTE VOUS SAVOUREREZ MIEUX LE DIAPORAMA FILM.